INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici •
AVRIL 2017 •
7
SAGUENAY – La ville de Chicou-
timi pourrait bientôt voir jaillir de
terre, à l’automne 2017, son pre-
mier centre complet d’escalade
intérieure : « La boîte à grimpe ».
L’entrepreneure Catherine Picard
planche sur le canevas depuis
maintenant 2 ans et finalise ce
printemps le financement, un in-
vestissement de près de 700 000$,
qui créerait dix emplois.
Considérée comme plusieurs comme
un joyau de l’escalade sur rochers, la
ville de Saguenay ne dispose toute-
fois pas d’infrastructure en hauteur
pour la pratique de ce sport, outre la
présence d’un mur au Pavillon sportif
de l’UQAC. Le « gym » d’escalade,
comme l’appellent les grimpeurs, jux-
taposerait à la fois des voies en hau-
teur nécessitant harnais et cordes,
mais aussi de l’escalade de blocs,
c’est-à-dire des parcours à effectuer
en style libre, paré au sol d’un mate-
las d’escalade.
Une étude de marché réalisée à l’au-
tomne 2016, de concert avec la Fé-
dération québécoise de la montagne
(l’organisme qui chapeaute le sport
au Québec) fut concluante. 97% des
répondants ont affirmé vouloir devenir
clients du centre. Catherine Picard ex-
plique cet engouement par plusieurs
facteurs : « L’escalade est un sport
intégral : il permet à la fois de repous-
ser ses limites physiques et mentales.
Contrairement à la croyance popu-
laire, il est accessible à tous. Il est
aussi gratifiant et s’exerce en famille.
» Sa popularité ici s’explique, selon
elle, par les nombreux massifs ro-
cheux de qualité ainsi que la présence
d’une communauté de grimpeurs très
active au Saguenay. L’annonce de la
présence de l’escalade à titre de sport
officiel lors des Jeux olympiques en
2020 n’est pas étrangère à l’engoue-
ment ressenti.
Une conjoncture favorable
Même si la mise de fonds du projet
est complétée, une campagne de
sociofinancement est présentement
en cours afin d’augmenter la su-
perficie initiale des murs à grimper.
Elle confirme l’enthousiasme sondé
récemment : en 4 jours à peine, la
jeune entrepreneure a amassé près
de 4000$. L’objectif d’amasser 8000$
a conséquemment été rapidement
augmenté à 10 000$. Il s’agit d’une
formule ou aucune des contributions
des donateurs n’est débitée si le pro-
jet n’atteint pas son objectif. Si ce
dernier est atteint, les contributeurs
voient leur montant se transformer en
abonnement, cours d’initiation ou ac-
créditation lors de l’ouverture du gym.
Catherine Picard croit que l’impulsion du
moment est idéale : « Un phénomène
de valorisation de la mise en forme est
clairement perceptible et l’escalade, de
par les défis qu’elle offre, s’inscrit dans
cette mouvance. » Elle souligne au pas-
sage les liens qui unissent son idée à
celle du député de Chicoutimi, Denis
Lemieux, de faire de Saguenay la capi-
tale des saines habitudes de vie.
La femme d’affaires travaille depuis
le départ avec le service aux entre-
prises de Promotion Saguenay. Elle a
aussi inscrit La boîte a grimpe au défi
OSEntreprendre, le concours québé-
cois en entrepreneuriat.
Pour inf.: laboiteagrimpe.com
Affaires et sports
Une entrepreneure lance un projet dans ses cordes
204G04-17
203G04-17
Catherine Picard, directrice générale de la « Boîte à grimpe ».
(Photo: Guillaume St-Pierre)
Guillaume St-Pierre
