Informe Affaires - Édition Avril 2017 - page 31

INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici •
AVRIL 2017 • 
31
François Guay, pgca
spécialiste en approvisionnement
C
hronique
no
48
La gestion des stocks aBc
François Guay est diplômé en administra-
tion de l’UQAC, il détient un titre profes-
sionnel en gestion de la chaîne d’approvi-
sionnement, plusieurs années d’expérience
sur le terrain ainsi que de la formation
dans des domaines connexes tels : la ges-
tion de projet, les opérations manufactu-
rières (MRP), la logistique, la qualité et la
gestion lean (modèle Toyota).
Pour pouvoir gérer efficacement des milliers d’articles, les gestionnaires de stock
utilisent la méthode ABC dans le but de mieux contrôler leurs inventaires. La
méthode consiste à segmenter les items en trois catégories distinctes, A, B et C,
en fonction de leur valeur monétaire et de la quantité consommée.
La gestion ABC permet de mieux gérer les stocks en se concentrant d’abord sur
les items A, qui sont choisis en fonction de leur grande valeur et gardés en plus
petite quantité (faible stock de sécurité). La catégorie A, qui comporte géné-
ralement 20% des quantités, mais 80% de la valeur, fera l’objet d’un suivi de
commandes accru et de décomptes cycliques fréquents, visant à s’assurer que la
quantité des items est exacte à près de 100%.
Les fournitures B feront l’objet d’un suivi moyen et les relances ne se feront
que lorsque c’est nécessaire. La précision visée des articles de catégorie B sera
d’environ 95%.
Les items classés C seront gardés en plus grande quantité. Les vis et boulons,
notamment, font partie de cette catégorie. Dans les entreprises de fabrication,
on rencontrera souvent un système libre-service, de type kanban, pour ces ar-
ticles. Les erreurs de quantité décelées lors du décompte annuel sont simple-
ment corrigées sans vraiment chercher les causes des disparités (à moins d’écarts
importants). Règle générale, la quantité en inventaire correspond à 3 mois de
consommation et la précision de la quantité de ces produits est d’au moins 90%.
Ce classement n’est pas statique et il faut le réviser occasionnellement pour
s’ajuster aux changements de la demande.
% d’articles
Valeur monétaire
Décompte
Catégorie A
de 5% à 20%
70-80%
6 à 12 fois
Catégorie B
de 20% à 50%
10-29%
2 à 4 fois
Catégorie C
de 40% à 75%
reste de la valeur
1 fois
La gestion des stocks avancée
Un bon système de classement permet de surveiller non seulement les articles
importants, en termes de valeur d’inventaire, mais aussi ceux qui doivent être
gérés différemment.
Un classement ABC avancé permet d’obtenir un portrait clair et précis de plu-
sieurs types d’inventaires à gérer, de nouvelles catégories s’ajoutent alors :
D-
désuet/à discontinuer/à liquider.
E-
Essai. Ces produits substituts sont en doublage avec le produit original tant
que les tests ne sont pas complétés, il faut donc les gérer autrement.
X-
exclus (produits sur demande). Leur niveau de MIN/MAX est fixé à 0. À long
terme, peut-être que l’historique de consommation démontrera qu’il serait plus
avantageux de garder ce produit en inventaire.
s-
Spécial (critique). Dans l’industrie manufacturière, une pièce critique peut
stopper la fabrication ou occasionner un danger pour la santé, la sécurité ou
l’environnement. Il n’y a pas de solution de rechange qui permettrait de faire
fonctionner l’équipement en attendant la pièce d’origine.
Certains préfèrent les classer manuellement dans la catégorie A, mais le désa-
vantage est qu’ils sont alors jumelés et traités comme d’autres produits n’ayant
pas les mêmes caractéristiques.
n-
Nouveaux produits. Ces derniers ne comportent pas ou peu d’historique
de consommation. Le fait de les séparer du lot devient encore plus important,
lorsqu’ils remplacent des articles qui doivent être écoulés. Cela signifie que leur
consommation risque de changer radicalement et qu’on ne doit pas se fier à la
consommation antérieure.
Q-
Dans certains cas, on utilisera une classe Q (questionnement) pour les pro-
duits qui n’ont pas bougé depuis quelques mois ou plus et pour lesquels on devra
prendre une décision.
En fait, le but d’ajouter des catégories à la méthode ABC est d’isoler les produits
actifs courants des cas marginaux et qui doivent être traités avec des critères
différents.
attention : une gestion d’inventaire basée uniquement sur les consom-
mations antérieures est dite naïve, car on présume alors que l’histoire va
se répéter et que la consommation future suivra les mêmes tendances.
LA CONSTRUCTION, que l’on
gagne à mieux comprendre
L’industrie de la construction existe depuis toujours, mais elle demeure encore trop mal connue.
Est-ce que les projets de construction coûtent plus cher au Québec qu’ailleurs au Canada?
L’industrie est-elle plus ou moins réglementée que les autres entreprises québécoises? Nous
vous proposons quelques éléments à retenir pour mieux comprendre le fonctionnement d’une
industrie très importante dans notre économie.
LA LOI R-20 ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL
Il faut savoir qu’une entreprise en construction ne fixe pas les salaires de ses employés de
chantier, mais que c’est plutôt un mécanisme prévu dans la
Loi sur les relations du tra-
vail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’oeuvre dans l’industrie de la
construction (R-20)
. La loi R-20 précise que les conditions de travail et la rémunération directe
des travailleurs de la construction sont déterminées dans des conventions collectives négo-
ciées tous les 4 ans. L’ACQ est d’ailleurs un agent négociateur pour la partie patronale. Pour
vous permettre de mieux comprendre, le coût horaire d’un charpentier menuisier (compagnon)
œuvrant sur un chantier commercial selon un horaire régulier s’élève à 59,85 $ et si l’on ajoute
le camion et les outils, ce dernier avant frais d’administration et de profit s’élève à 70,32 $.
LES MÉTIERS DE LA CONSTRUCTION
L’une des particularités distincte touche la catégorisation des métiers. On parle ici de ce qu’un
travailleur peut effectuer comme travaux sur un chantier. On parle alors des fameuses cartes
de compétences qui encadrent la pratique des métiers de la construction. Le Québec possède
26 corps de métiers et plusieurs occupations liées à l’industrie alors qu’en comparaison, il
n’y a que 9 corps de métiers en Ontario ou en Alberta. À titre d’exemple, pour une finition de
plancher, vous aurez le choix entre un carreleur (céramique) et un poseur de matériaux souple
(tapis) alors qu’en dehors du Québec, le même travailleur peut exécuter les 2 compétences.
LES COÛTS DE CONSTRUCTION
En 2014, une mise à jour de l’étude comparative sur les coûts de construction au Canada,
réalisée par SECOR pour le compte de l’ACQ, cherchait à vérifier s’il existe des écarts signi-
ficatifs dans les coûts de construction commerciale, institutionnelle et industrielle au Québec
en examinant plusieurs sources de données et en y dégageant une tendance générale. Les
conclusions de l’étude démontrent :
• que les coûts de construction du Québec sont sous la moyenne ou dans la moyenne des
régions comparables, que ce soit les principales provinces ou les grandes régions urbaines
canadiennes;
• que les coûts du Québec se situent généralement au-dessus de ceux des régions de l’Atlan-
tique ou des provinces centrales, mais sous ceux des provinces de l’Ouest et de l’Ontario.
CONCLUSION
Il est finalement faux de croire que la construction coûte plus cher au Québec que dans les
autres provinces. Par contre, notre industrie est en effet plus réglementée, plus complexe
qu’ailleurs et sujette à un plus grand nombre de réglementations administratives. On peut donc
dire que nos entrepreneurs en construction ont beaucoup de contraintes pour opérer leur en-
treprise et dégager une marge bénéficiaire.
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Ref:
pas-plus-cher-que-dans-les-autres-provinces-canadiennes.html
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