INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici •
OCTOBRE 2016 •
21
Réal Daigneault considère que les dé-
veloppements miniers sur la table au-
jourd’hui - Arianne Phosphate, Métaux
BlackRock et Nemaska Lithium sont les
projets dits non traditionnels, en com-
paraison aux mines d’or, de cuivre ou
de zinc qui sont, historiquement, bien
connues et documentées au Québec.
« À titre d’exemple, l’apatite on en
parlait pas il y a quinze ans. Le défi
de ces nouveaux projets est de défi-
nir leur marché, de trouver des clients
et les marchés changent rapidement.
Les règles sont différentes pour ces
projets. Il faut que les promoteurs
réussissent à profiter d’une fenêtre
d’opportunité qui risque de se refer-
mer rapidement », assure le directeur
du CONSOREM. Dans le cas pré-
cis du phosphate, Réal Daigneault
considère que le gouvernement du
Québec aurait avantage à se doter
d’un politique sur l’apatite, pour as-
surer le développement harmonieux
des projets.
Il va même jusqu’à dire, même s’il ne
croit pas que ce serait possible, qu’on
aurait avantage à fusionner Arianne
Phosphate et Mine Arnaud. « Leurs pro-
duits sont similaires. Il s’agit d’un miné-
ral de niche, qui est plus « propre » et
donc plus facile à traiter que celui de
plusieurs producteurs mondiaux. On
pourrait même parler de « phosphate
vert », comme on le fait pour l’alumi-
nium. Mais ce sont de petits joueurs
(Arianne et Arnaud) sur le marché mon-
dial, qui auraient avantage à collaborer
», affirme le professeur. Cependant, à
son avis, le projet d’Arianne Phosphate
est celui qui a le plus grand potentiel de
réalisation. « Mon impression est que
ce sera le prochain projet à partir. Ça
enverrait un message fort que ça peut
se faire chez nous et ça permettrait
sans doute à d’autres projets de dé-
marrer », avance Réal Daigneault.
Un dépôt spectaculaire
En ce qui concerne le projet de
mines de fer-vanadium de Métaux
BlackRock, Réal Daigneault est
plus nuancé. « Géologiquement il
s’agit d’un dépôt spectaculaire. C’est
unique », assure-t-il. « Toutefois,
contrairement à Arianne Phosphate
qui est une compagnie publique, on
ne sait pas ce qu’il en est pour le fi-
nancement et le développement de
BlackRock. Réal Daigneault consi-
dère que c’est un peu la même chose
pour Nemaska Lithium, dont le projet
est cependant beaucoup plus avan-
cé alors que la mine devrait entrer en
production en 2018.
« Mais je ne suis pas un spécialiste
de l’exploitation d’un projet. Je n’ai
pas l’expertise de l’aspect écono-
mique, je n’irai pas plus loin là-des-
sus », lance prudemment le profes-
seur, en guise de conclusion.
même si on n’est pas une région minière! »
– Réal Daignault
318R10-16
