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Frédérica Fortin-Foster

SAGUENAY — Le système de santé privé est-il en compétition avec le public ? Dans un contexte de pénurie de personnel et de ressources notamment dans le domaine de la santé, les deux identités deviennent de plus en plus complémentaires. Certains pensent même qu'un réel partenariat serait une solution aux divers enjeux auxquels fait face le système de santé actuel.

« Si nous regardons ailleurs, il y a de plus en plus de partenariats entre le privé et le public. On entend parler du manque de main-d'œuvre criant, notamment dans le domaine de la santé, pourquoi ne pas justement s'entraider et revisiter le modèle d'affaires », souligne Pascale Lamarche, présidente de la clinique Unimédic.

« Nous faisons de la médecine privée, mais nous croyons au système de santé public, nous le supportons au maximum. Nous pensons que le public comme le privé possède ses diverses fonctions. Nous ne faisons pas, par exemple, de prise de sang chez Intermed parce que nous croyons que ça devrait être gratuit », ajoute Nancy Lavoie, directrice et infirmière chez Intermed.

Perçu comme une aide

Le système privé viendrait en aide au système public qui n'y arrive pas. Si le privé existe, c'est qu'il y a une demande selon Pascale Lamarche. Certains n'ont pas de médecin de famille ou de quelconque ressource pour répondre à leurs besoins de santé, le privé devient donc une alternative.

« On vient rendre service à une population, on répond à un manque de médecin dans le public. On travaille conjointement en équipe parce que d'une manière ou d'une autre, tous les membres de la santé que ce soit au privé ou au public, sont diplômés de leur domaine. Ces gens qui se retirent du public en optant davantage pour un service privé laissent également la place pour ceux qui ont moins les moyens ou des besoins moins pressants. Ça désengorge le système public d'une certaine manière », explique-t-elle.

Ce n'est pas tous les services qui devraient être offerts en clinique privée selon Nancy Lavoie. Selon elle, chacun à son utilité. « Le système public est important, les citoyens paient pour ce service et ça fait partie de nos valeurs sociétales. Cependant, si l'on prend la vaccination voyage, par exemple, je crois que ce n'est pas à tout le monde de payer pour ça, si les gens ont l'argent pour voyager, ils peuvent payer pour se faire vacciner », mentionne Mme Lavoie.

Divers services

Chez Unimédic, la plupart des services offerts ne se donnent pas au public : le dépistage d'ADN fœtal, l'aide pour de l'apnée du sommeil, des dépistages de drogues avancées, la vaccination voyage et la chirurgie. Intermed a également la même mission de couvrir des services qui ne sont offerts par le public, mais qui sont tout de même connexes : la vaccination voyage, la recherche médicale et la médecine pour les entreprises.

« Le privé est souvent le mouton noir de l'histoire, mais on oublie que si nous offrons ces services régionalement, les gens n'ont pas besoin de se déplacer à Québec ou à Montréal. Si une personne vient chez Unimédic et qu'il a besoin de voir un spécialiste, ce sont les mêmes corridors de services, les mêmes requêtes. Le médecin va venir rencontrer un patient chez Unimédic, mais il va par la suite retourner dans le public pour tout ce qui est de spécialisation », illustre Pascale Lamarche, présidente de la clinique Unimédic.

« Les gens aiment l'accessibilité au privé. C'est souvent plus facile et plus rapide d'avoir recours à un médecin, car les patients paient directement pour leurs besoins de santé. Nous avons tout de même chacun notre spécialité », conclut Nancy Lavoie, directrice et infirmière chez Intermed.

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