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10 • MAI 2012 •
INFORME AFFAIRES
Des investisseurs et gens d’affaires
de Saguenay ont reçu la visite, le 3
avril dernier, d’Alexandre Viau, MBA
vice-président exécutif de Fiera
capital, division de gestion de por-
tefeuille de la Banque Nationale du
Canada (BNC), pour une conférence
sur l’état de l’économie mondiale
et Nord-Américaine. Une trentaine
de personnes s’était déplacée pour
entendre l’expert. L’initiative, orches-
trée par la directrice de la succursale
BNC de Jonquière, Danièle Boucher,
a permis aux invités de faire une
mise à jour économique et des pers-
pectives de placement pour 2012.
Momentum pour l’investissement
La première partie de l’allocution duMBA
a permis de faire le point sur la situation
actuelle en regard des marqueurs éco-
nomiques du dernier trimestre de 2011.
Selon Alexandre Viau, l’ensemble des
indicateurs avancés s’est sensiblement
amélioré à la fin de la dernière année. Il
cite, entre autres, le niveau de confiance
des consommateurs nord-américains
qui s’est accru au cours des premiers
mois de 2012. Il souligne que cet indice
est crucial, puisque la consommation
des ménages représente 50 % de notre
activité économique. Il fait aussi remar-
quer que, malgré beaucoup de volati-
lité, les indices de la bourse de Toronto
(TSX) ont terminé l’année en hausse.
Ces constatations amènent Alexandre
Viau à avancer que notre économie
est à la phase 1 du cycle économique,
c’est-à-dire que nous sommes au début
d’une reprise tangible. La phase 2 re-
présente une forte expansion, la phase
3 un ralentissement et la phase 4 une
contraction. Ces différentes phases
peuvent s’étendre sur plusieurs mois,
voire des années. Cependant, selon
cet expert, la phase 1 serait le moment
idéal pour investir dans une économie
qui se réchauffe.
La prudence encore de mise
Malgré des signes encourageants,
Alexandre Viau garde sous surveillance
un certain nombre d’éléments qui pour-
raient changer la donne au cours des
prochains mois :
1. Le prix du pétrole : Il représente 13 %
des dépenses des ménages. Toute aug-
mentation importante aura un impact
sur leurs dépenses.
2. L’inflation en Chine : Les Chinois
doivent contrôler leur inflation en main-
tenant des taux d’intérêt élevés. Donc
moins de consommation et moins de
demandes pour les matières premières
canadiennes.
3. La situation en Europe : Elle est tou-
jours très préoccupante même si le
calme semble revenu. À surveiller : les
taux obligataires sur 5 ans de l’Italie,
l’Espagne et même la France.
4. La création d’emploi aux États-
Unis : Elle s’améliore lentement, mais
seulement 3 des 9 millions d’emplois
perdus depuis 2008 ont été récupérés.
5. L’amélioration des PIB canadiens et
américains : Ils sont constitués princi-
palement du volume des dépenses des
ménages et des gouvernements ainsi
que des exportations et des investisse-
ments.
6. L’endettement des ménages cana-
diens : Toujours préoccupant, même s’il
baisse légèrement.
Perspectives encourageantes
Selon Alexandre Viau, malgré la lenteur
de la reprise, le pire est derrière nous. «
On a déjà atteint le fond du baril ». Voici
quelques éléments qui soutiennent cet
avis :
1. La déclaration récente de Ben Ber-
nanke, président de la Réserve fédérale
des États-Unis, sur son intention de
réinjecter des dollars en cas de ralentis-
sement de l’économie des EU.
2. Le prix du baril de pétrole qui devrait
se maintenir en bas de 150 $ US.
3. Les taux d’intérêt devraient rester bas
pour quelques trimestres encore.
4. Les marchés émergents sont en
croissance.
5. Les liquidités corporatives sont en
hausse.
6. Les bénéfices des compagnies nord-
américaines sont en hausse.
7. Les demandes d’allocations de chô-
mage sont en baisse légère aux États-
Unis.
8. La masse salariale au Canada est en
augmentation.
Perspectives économiques mondiales 2012
Alexandre Viau, v-p de Fiera capital au Saguenay
F
inances
Quelques participants à la conférence entourent Alexandre Viau, debout à l’arrière. À sa droite,
l’instigatrice de l’événement, Danièle Boucher, directrice de la succursale de Jonquière de la
Banque Nationale.
(Photo: Guy Bouchard)
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par Guy Bouchard