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Jonathan Thibeault

SAGUENAY – Deux entrepreneurs de la région, Pascal Tremblay et Mikhael Simard, sont sur le point de commercialiser MIA, un robot intelligent destiné aux animaux domestiques, qui a comme principale fonction de garder les chats et les chiens actifs. Une campagne Kickstarter sera lancée demain par l’entreprise Kolony Robotic, ce qui marquera le processus de précommercialisation du robot de conception régionale.

En entrevue avec Informe Affaires, les cofondateurs de Kolony Robotic ont présenté le prototype final de leur produit, en développement depuis 2016. D’entrée de jeu, le président de la startup, Pascal Tremblay, a mentionné que l’idée lui est venue grâce à son chien. « En ayant un animal de compagnie à la maison, je me suis questionné sur les bienfaits d’un outil qui pourrait à la fois divertir, mais aussi récompenser la bête lorsqu’elle fait de bons coups », souligne l’entrepreneur. « J’en ai ensuite parlé avec Mikhael et nous avons travaillé sur plusieurs [archétypes]. Nous nous sommes d’abord concentrés sur l’aspect logiciel et robotique, pour ensuite peaufiner le design », ajoute-t-il.

Outil intelligent

MIA aura la capacité d’acquérir de nouvelles connaissances afin de perfectionner son approche auprès de ses amis à quatre pattes. « À partir d’une application mobile, le maître pourra ajuster certains réglages, dont le nombre de croquettes qui pourront être distribuées pendant la journée. Il y aura aussi l’aspect de l’intelligence artificielle qui permettra à l’[automate] d’ajuster sa vitesse ou d’arrêter complètement ses actions s’il voit que la bête a peur », expliquent les deux partenaires d’affaires.

En plus de ce système, l’entreprise saguenéenne a aussi mis au point deux produits supplémentaires, soit la MIACAM, une caméra qui permet à l’humain de voir ce qu’il se passe en temps réel peu importe où il se trouve, ainsi qu’un WoofBox, un dispositif qui détectera les aboiements et qui activera une action visant à cesser ce comportement chez le chien. « L’utilisateur aura deux choix qui se présenteront à lui : d’abord, il peut être avisé du jappement pour ensuite être invité à activer MIA ou encore, il est possible de le faire activer automatiquement. Ça permettra ultimement de réduire cette problématique et ainsi, entretenir de meilleures relations avec le voisinage », fait savoir le vice-président, Mikhael Simard, précisant que les trois gadgets pourront être achetés séparément.

Étude de marché nord-américaine

Afin de dresser un portrait fidèle des clients potentiels, Kolony Robotic a mené une grande étude de marché au Canada et aux États-Unis. Les deux associés ont rapidement remarqué que leur marché est de plus en plus populaire. « Les gens dépensent de plus en plus pour leurs animaux de compagnie et notre invention répond à une demande : celle de tenir les chats et les chiens actifs. Juste en Amérique du Nord, nous retrouvons plus de 80 millions de chiens. », soulève M. Tremblay. « Nous visons le monde entier, mais il y a de l’intérêt en Israël, au Royaume-Uni, en Australie, aux États-Unis et ici au Canada. C’est donc dire qu’il y a un potentiel immense », ajoute M. Simard.

Vendre 400 MIA sur Kickstarter

En ce qui concerne la campagne Kickstarter, les consommateurs pourront précommander leur robot MIA à 45 % de réduction. « Ultimement, nous aimerions vendre 400 robots lors de la vague de prélancement. Quant à l’envoi des commandes, il devrait être fait d’ici la fin de l’année », communique le vice-président de l’entreprise. « Cela permettra aussi de démontrer, auprès de nos partenaires financiers, l’intérêt des gens envers notre invention », conclut-il

Pour l’humain aussi

En plus de sa gamme de produits intelligents pour les animaux domestiques, Kolony Robotic ne ferme aucunement la porte sur d’autres marchés, dont celui des personnes âgées. « Notre concept est malléable », expriment les deux propriétaires. L’intention de Mikhael Simard et de Pascal Tremblay est d’offrir une gamme de produits complémentaires, pour des publics cibles différents. Questionné par notre journaliste sur la possibilité d’adapter MIA pour des personnes âgées en perte d’autonomie, les deux partenaires d’affaires ont affirmé que l’idée est déjà sur la table.

« Nous travaillons déjà avec des universités québécoises spécialisées dans la matière. Notre concept est malléable et peut donc être utilisé pour d’autres besoins et dans le but de nous diversifier, cette option est envisageable à long terme », soutient le président de la startup saguenéenne. « Nous nous lançons dans une clientèle de niche, mais nous voulons diversifier notre ligne de produits. Nous voulons d’abord être solides pour, plus tard, attaquer d’autres marchés », ajoute-t-il.

Création d’emplois

À moyen terme, les propriétaires de Kolony Robotic envisagent l’embauche d’une quinzaine d’employés dans la région. « Nous prévoyons générer entre 10 et 15 emplois assez rapidement dans notre phase de développement. Il s’agira de postes hautement spécialisés. Pour le recrutement de la main-d’œuvre, nous n’avons pas peur d’avoir de la difficulté à faire des embauches, car la région possède de très bons programmes collégiaux et universitaires », affirme Mikhael Simard, rappelant que l’émergence d’entreprises technologiques permet la rétention de gens hautement qualifiés au Saguenay–Lac-Saint-Jean. « Je crois qu’en offrant des emplois stimulants, nous n’aurons pas de difficulté à recruter le personnel nécessaire », ajoute son collègue.

Au chapitre des affaires 4.0, les cofondateurs de Kolony Robotic croient que la région a tout pour faire rayonner le Québec à l’international. « Nous voulons créer une entreprise régionale qui sera reconnue mondialement. Le domaine est en grande mutation, la province s’adapte très rapidement dans cette sphère et Saguenay a sa place dans l’échiquier de l’intelligence artificielle. Nous serons certainement l’une des organisations qui pourra le prouver! », concluent-ils. Inf : kolonyrobotic.com

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