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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Les Saguenéens pourront désormais expérimenter les prototypes du studio de jeux vidéo local Totema Studio au bar Le Versus de Chicoutimi. L’espace dédié à ces jeux en développement, avec télévision et manettes de jeu, a été inauguré la semaine dernière et connaît un bon succès.

C’est à l’invitation du propriétaire du bar Le Versus, Jérôme Bergeron-Boudreault, que l’équipe de Totema Studio a pu s’y installer. « C’est important pour nous d’encourager la créativité et l’ambition régionale. Ce sont des gens passionnés qui veulent aller loin. […] Leurs jeux sont dans le même créneau que le nôtre », souligne M. Bergeron-Boudreault, dont l’entreprise a pour but de réunir les gens dans une ambiance amicale autour de jeux vidéo ou de société (les clients peuvent choisir dans une grande variété de jeux vidéo et une centaine de jeux de société).

Selon l’un des copropriétaires et cofondateurs de Totema Studio, Samuel Taillon, il s’agit d’une belle opportunité pour la petite entreprise de se faire connaître et de prendre le pouls de la population par rapport à ses jeux. « Nous sommes le seul studio indépendant à Saguenay actuellement. On travaille sur des jeux depuis cinq ans […] Ça permet de valider nos jeux », affirme-t-il.

Le studio saguenéen se spécialise dans les jeux multijoueurs locaux, c’est-à-dire des jeux vidéo qui demandent que les joueurs se réunissent ensemble au même endroit pour y jouer. « On veut que nos jeux soient un prétexte, une occasion pour se rassembler. […] L’humain, le social, c’est important. C’est une niche qu’on veut garder », précise M. Taillon. Le studio a notamment développé un jeu mobile, mais pourrait aussi viser les consoles éventuellement.

Communauté

L’équipe de Totema Studio, composée de François Dessureault, Gabriel Le Breton, Samuel Taillon, Maxime Boudreault et Raphaël Côté, travaille au développement des jeux sur leur temps personnel, sans se verser de salaire pour l’instant. Le financement nécessaire à l’entreprise est généré par les membres de sa communauté Patreon [un site de sociofinancement permettant de supporter financièrement un créateur et de recevoir différents avantages en lien avec ce soutien NDLR].

« On rend nos jeux disponibles à nos patrons. Ils peuvent les télécharger pour y jouer chez eux. […] On veut créer une communauté pour tester nos jeux, trouver les bugs. Les gens nous donnent leurs commentaires, leurs suggestions. […] Ceux qui ont une curiosité de voir ça ressemble à quoi, un jeu avant qu’il soit commercialiser peuvent venir voir aussi », mentionne Samuel Taillon. Ce sont d’ailleurs les membres de la communauté virtuelle qui ont sélectionné le prochain jeu sur lequel les développeurs travailleront : Zombiotik, où les joueurs humains doivent tenter de survivre face à ceux qui incarnent les zombies.

Le Versus

Le bar Le Versus a ouvert ses portes fin mars sur la rue Racine. Le propriétaire, Jérôme Bergeron-Boudreault, a effectué un retour dans sa région d’origine pour lancer son entreprise. « J’ai vu une opportunité. Il n’y avait rien du genre au Saguenay. […] Je voulais contribuer à la vie culturelle et au divertissement », indique-t-il, évoquant l’effervescence actuelle à Saguenay dans le domaine de la technologie et des jeux vidéo.

Des investissements de plus de 200 000 $ ont été nécessaires pour réaliser ce projet, notamment pour acquérir le matériel et les équipements nécessaires. M. Bergeron-Boudreault et son partenaire d’affaires continuent par ailleurs à investir régulièrement, pour l’achat de nouveaux jeux, par exemple. Une terrasse sera également installée dès que l’entreprise aura reçu l’autorisation.

Le propriétaire a par ailleurs plusieurs projets en tête pour la suite et souhaite donner un espace aux « gamers », mais aussi inciter ceux qui s’y connaissent moins à découvrir ou redécouvrir les jeux de tout type. Son personnel est formé et se tient au courant des nouveautés dans ce domaine, ce qui lui permet de suggérer des jeux (vidéo ou de société) aux clients selon leurs intérêts. « La place ici, ce n’est qu’une partie du projet que j’ai. Je ne suis pas prêt à en parler encore, mais je travaille sur un gros cadeau pour Saguenay », conclut-il, soulignant au passage sa volonté de travailler en collaboration avec le milieu.

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