Guy Bouchard
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Guy Bouchard

SAGUENAY – Seul laboratoire de fabrication de lentilles de correction visuelle au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Optique Cristal vient de lancer son programme de reconnaissance de qualité.

Le « Certificat d’authenticité », développé par l’entreprise, permettra notamment aux consommateurs de s’assurer que leurs verres correcteurs sont fabriqués dans la région et que leur confection est soumise aux plus sévères exigences. C’est du moins l’objectif espéré par Dominic Pagé, le PDG d’Optique Cristal.

L’importance du produit régional 

Dans les faits, Optique Cristal ne vend pas ses produits directement aux utilisateurs, mais fabrique les verres à partir des commandes qui lui sont acheminées par les professionnels optométristes et opticiens de la région, mais également d’ailleurs au Québec. Cependant, le pari de Dominic Pagé, c’est de sensibiliser les consommateurs à l’importance d’acheter un produit régional.

« On veut dire aux gens qu’on existe... que les gens demandent un produit régional... de bonne qualité et à un prix très compétitif », lance-t-il. Selon le PDG. Le « Certificat d’authenticité », qui se présente sous le format d’une carte de plastique, est plus qu’un simple outil de marketing puisqu’il est personnalisé et contient des informations spécifiques au destinataire des verres correcteurs.

Le partenaire Essilor

Depuis 2007, Optique Cristal est associé à la multinationale Essilor. Pour Dominic Pagé, ce partenariat devenait nécessaire pour renforcer son organisation. « C’était mon compétiteur principal. En m’associant à ce géant, je m’assure d’un volume additionnel de commandes et de la disponibilité d’une expertise supplémentaire », assure-t-il.

Par ailleurs, en 2015 Optique Cristal a acquis un compétiteur dans la région de Québec. Les deux laboratoires sont dorénavant complémentaires, puisque la succursale de Chicoutimi confie la majeure partie des verres fabriqués ici, à l’atelier de Québec, pour l’application des traitements protecteurs. (antireflets - anti-égratignures, etc.) Onze employés travaillent à Chicoutimi, tandis que neuf sont à l’œuvre à Québec.

Une solide expertise

La fabrication de verres correcteurs nécessite des équipements de pointes et une expertise de haut niveau. Essentiellement, la fabrication des verres se fait en quatre étapes. Le technicien démarre d’abord son travail à partir d’un « palet » de polymère de qualité optique (à peu près du format d’une rondelle de hockey) qui possède déjà une correction réalisée en usine. Il effectue ensuite un premier dégrossissement pour réduire l’épaisseur de la « pastille » et pour lui donner la bonne courbure.

L’étape suivante consiste à donner la « force » ou la dioptrie et à polir la lentille en devenir. (En fonction de la prescription du client) Des contrôles optiques, géométriques et cosmétiques sont effectués tout au cours de ces opérations. Une fois l’usinage terminé, le verre subit différents traitements protecteurs ou de coloration. Finalement, le verre sera taillé pour s’intégrer à la forme de la monture choisie par le client.

Expertise et jugement

Dominic Pagé explique que le travail de fabrication d’une lentille est relativement simple quand il y a une seule correction. Toutefois, quand il s’agit de compenser deux déficiences visuelles, la complexité de la fabrication de verres bifocaux augmente sensiblement. La confection des foyers progressifs, notamment, demande une expertise poussée et des dispositifs de pointe.

Cependant, malgré la sophistication des équipements disponibles, le PDG assure que l’expérience et la dextérité du technicien sont toujours essentielles pour assurer la confection de verres de qualité. « Il est encore important que les employés aient du talent, de la dextérité, beaucoup de connaissance techniques et surtout du jugement », estime-t-il.

Apprendre « sur le tas »

Cela peut paraître étonnant, mais Dominic Pagé, confirme que le métier s’apprend toujours « sur le tas ». Lui-même a appris de son père Marcel, qui travaille toujours dans l’entreprise. Le laboratoire a été fondé en 1963. À l’époque, et jusque dans les années 1990, la fabrication de verres se faisait manuellement, avec des meules et des couteaux à verres. Le métier s’appuyait davantage sur le travail d’un artisan talentueux que sur la technologie.

Vers 1995, l’arrivée de l’informatique a bousculé l’industrie. Depuis, les innovations se succèdent en cascade. « Avec l’arrivée de l’informatique, on doit se renouveler en moyenne aux cinq ans. Tout nos équipements sont maintenant contrôlés par des programmes informatiques », explique l’homme d’affaires.

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