Auteur

Frédérica Fortin-Foster

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Formation et emploi, une synergie à créer publié dans notre édition du mois d'août.

SAGUENAY – Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, les employeurs doivent se réinventer et trouver des alternatives pour attirer, retenir et mobiliser leurs employés. Le salaire n'est plus suffisant aujourd'hui : les travailleurs demandent des avantages sociaux, de la flexibilité et de la reconnaissance, selon Richard Blain, maître d'enseignement en gestion des ressources humaines au HEC Montréal.

« Il y a plusieurs méthodes concernant l'attraction, la rétention et la mobilisation des employés. Dans les années 1980, ça fonctionnait sous un autre angle. Si ça ne plaisait pas à l'employé, il était libre de partir et l'employeur pouvait trouver un remplaçant très facilement. Ce fonctionnement est beaucoup moins d'actualité dans un contexte où la main-d'œuvre se fait plus rare. Les employeurs tentent donc de conserver leurs employés du mieux qu'ils peuvent en ajoutant notamment une rémunération non pécuniaire au contrat », mentionne M. Blain.

Les types de rémunérations

Il existe plusieurs types de rémunérations, selon l'Association canadienne des professionnels de la vente, soit directe, indirecte et non pécuniaire. La rémunération directe est la forme la plus connue qui est le montant versé directement aux employés en échange de leurs diverses tâches exercées au travail comprenant le salaire horaire, les pourboires, les primes et les commissions.

La rémunération indirecte est une forme de paiement sans être compris dans la rémunération directe. C'est-à-dire des sommes versées à un employé à titre de privilège ou d'avantages sociaux. À titre d'exemple, un employeur qui contribue dans un régime d'épargne retraite pour l'employé, une salle de sport à disposition ou encore des assurances dentaires. L'employeur verse des sommes, mais dans un seul but précis, l'argent ne peut pas être utilisé à d'autres fins.

Pour ce qui est de la rémunération non pécuniaire, elle n'a aucune valeur financière. C'est un type de récompense offerte par l'employeur qui ne fait pas partie du salaire de l'employé ni d'un avantage indirect. Cette rémunération peut comprendre des certificats, des prix, un stationnement, un nouveau bureau, la possibilité de faire du télétravail et plusieurs autres.

Le maître d'enseignement en gestion des ressources humaines au HEC Montréal ajoute un autre type de rémunération. Une plus intrinsèque, qui consisterait à s'autorémunérer. C'est-à-dire un travail qui nous procurerait de la gratitude, de la reconnaissance ou des relations saines en milieu professionnel.

« Beaucoup de gens font du bénévolat, quelque chose de différent qu'un besoin financier est certainement comblé. Certains employeurs ne sont pas capables de trouver de la main-d'œuvre, alors que plusieurs font du bénévolat. On remarque donc que l'argent n'est pas le principal motivateur, ça prend autre chose autour », explique-t-il.

Flexibilité est le mot d'ordre

La clé pour un milieu de travail sain et équitable serait la flexibilité selon Richard Blain. Cela permettrait aux employeurs d'attirer, de retenir et de mobiliser les employés. Il mentionne qu'aujourd'hui, ce n'est pas tout le monde qui a les mêmes besoins, l'important pour les employeurs c'est de s'adapter.

« Il n'y a pas de recette parfaite, mais les employeurs doivent être flexibles dans le contexte actuel. Le salaire est important, mais on ne peut pas l'augmenter indéfiniment. Les avantages sociaux, c'est de plus en plus populaire, mais ça ne fait pas tout non plus. Ça prend également de la reconnaissance et des relations saines au travail », conclut M. Blain.

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