CANTON-TREMBLAY — Après un déménagement qui aura augmenté de manière importante la superficie de son usine, MR FAB vient de livrer le plus gros contrat de son histoire. Pour la PME fondée en 2011, l’expédition de huit réservoirs destinés à l’entreprise Soprema symbolise un gain de 2 M$ et une volonté réelle de diversifier sa production pour les industries alimentaires, énergétiques, minières ou celles gravitant autour de l’économie circulaire.

Auparavant établie en plein cœur du parc industriel jonquiérois, l’entreprise spécialisée dans la soudure de l’acier inoxydable a déplacé ses opérations aux limites du secteur Canton-Tremblay, aux abords de la rivière Saguenay. Il s’agit d’une usine qui lui permet de voir grand pour les prochaines années. « Si nous étions demeurés dans nos anciennes installations, il n’aurait pas été imaginable de réaliser l’important contrat avec Soprema », indique Dominique Pilote, directeur de production. Selon lui, grâce aux investissements de 3 M$ effectués l’an dernier, il est possible d’entrevoir une meilleure organisation du travail en l’aménageant sous forme d’une chaîne de montage.

Un changement de cap

Cette opportunité d’affaires avec le géant industriel Soprema, spécialisé en solutions d’étanchéité et d’isolation, qui possède des installations en Amérique du Nord, notamment à Drummondville, survient pile au moment où MR FAB souhaite se diversifier. En effet, dans les dernières années, l’entreprise avait en mire l’industrie brassicole pour la fabrication de cuves de brassage. Depuis un ralentissement dans cette sphère, elle en a profité pour ouvrir ses horizons pour offrir son savoir-faire à plusieurs types d’industries, mais surtout auprès de joueurs de l’économie circulaire. « Le contrat Soprema est un exemple concret. Leurs cuves seront utiles dans la récupération du polyol, un produit d’étanchéité utilisé par notre client. […] On sait que la demande est en croissance et que les normes industrielles sont plus strictes. Nos réservoirs en acier inoxydable, en plus d’être fabriqués au Québec, utilisent des accessoires approvisionnés auprès de partenaires locaux ou régionaux », soutient le directeur.

Au-delà de la production, le fabricant, propriété de Raphaël Côté, a également revalorisé un équipement usagé pour le convertir selon ses besoins.
Ce projet de revalorisation d’équipement aura fait économiser des centaines de milliers de dollars à la compagnie, tout en pouvant répondre adéquatement aux besoins. « En n’ayant pas modifié et remis en marche cette machine, nous aurions dû aller dans le neuf et acquérir un équipement au coût de 1,5 M$. Au final, ça aura coûté une fraction du prix », soutient M. Pilote.

Création de six nouveaux emplois

Dans les derniers mois, en plus du quart de jour, celui de soir a été mis en place pour répondre à la demande. Un contremaître d’usine a été embauché et les gestionnaires sont en processus de recrutement de nouveaux soudeurs pour les intégrer à l’horaire de soir. Aux dires de Dominique Pilote, la spécialité de soudage par TIG ajoute une complexité dans le recrutement de la main-d’œuvre, dans un contexte de pénurie de soudeurs, mais il se dit sûr de pouvoir combler les postes au cours des semaines à venir. « C’est un domaine qui joue du coude et où il faut être attractif. De notre côté, nous pouvons nous vanter d’avoir des installations où il n’y a pas d’émanations de fumées. Ça rend l’environnement plus agréable pour les soudeurs », croit-il, ajoutant que des missions d’attraction de talents à l’étranger ont eu lieu, surtout en France, afin de pouvoir faire venir de la main-d’œuvre en sol régional.