Auteur

Jonathan Thibeault

SAGUENAY – De passage dans la région les 21 et 22 février dernier, la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Kathy Baig, en a profité pour rencontrer des étudiants et des membres de son regroupement professionnel. En entrevue avec Informe Affaires, Mme Baig a brossé un portrait de son organisation à l’aube de son centième anniversaire, en 2020.

D’entrée de jeu, la dirigeante a mentionné qu’un gros chantier a été entrepris par l’OIQ pour redonner confiance au public. « L’ordre assure la protection du public et notre rôle est d’assurer que le travail des ingénieurs se fasse dans les règles de l’art. Dans toutes mes tournées régionales, je suis fière de mentionner à nos membres qu’un récent sondage démontre que l’opinion des citoyens envers la profession est passée à 78 %, alors que le chiffre était plus bas pendant la Commission d’enquête publique sur l’industrie de la construction, à un peu plus de 40 % à ce moment-là », précise-t-elle, en ajoutant avoir interpellé ses membres pour tourner la page de cet événement qui les a éclaboussés. « Avec les excellentes données que nous avons en main, je me dois de leur dire qu’il faut tourner la page et aller droit devant. Leur perception sur la manière dont la population nous voit est très sévère », fait savoir Kathy Baig.

Mécanisme de protection renforcé

Au courant de l’année 2016, l’OIQ a entrepris des travaux majeurs pour intensifier ses mécanismes de protection du consommateur. Les administrateurs ont élaboré le plan stratégique ING 2020, lequel prévoit davantage d’enquêtes sur le terrain. « L’objectif de tout ça, c’est de confirmer la rigueur de nos membres. Nous avons revu complètement notre manière de faire en ce qui concerne les inspections professionnelles. Nous avons identifié des domaines à risque avec des partenaires pour réduire les risques au maximum », explique la présidente. « Notre but, d’ici trois ans, c’est de franchir le cap des 3000 vérifications annuelles avec des inspecteurs compétents pour chaque domaine », signale-t-elle, en ajoutant que 98 % des ingénieurs qui ont été ciblés par des vérifications usuelles ont avoué que ces procédures amélioraient leurs pratiques.
Moderniser la loi sur les ingénieurs

Questionnée sur les autres dossiers d’importance, Kathy Baig n’a pas hésité à mentionner que la Loi sur les ingénieurs devra être revue. « En fait, les lois 49 et 77 devront être mises aux goûts du jour. Nos membres nous interpellent énormément à ce sujet, car elles datent du siècle dernier. Certains domaines, dont le génie logiciel, ne font par partie de la loi […] Nous allons profiter de la campagne électorale pour rappeler cet enjeu aux politiciens », conclut-elle. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’OIQ compte 2100 membres et de ce nombre, 14 % sont des femmes, une proportion semblable à la moyenne provinciale.

Commentaires