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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Les ventes des 23 premières unités de l’écoquartier LEED Domaine Luxuor ont généré 4,2 M$ en 2017, s’ajoutant aux 2,8 M$ investis par le promoteur, Gilles Dufour, dans la construction de la phase 1. Le projet a le vent dans les voiles et M. Dufour a confirmé à Informe Affaires qu’il est déjà en train de planifier la phase 2.

Depuis octobre dernier, 26 unités ont été vendues au Domaine Luxuor, dont 23 sont déjà construites sur les trois premières rues de l’écoquartier. Le réseau de six kilomètres de sentiers pédestres, implanté sur le site en 2016, est quant à lui opérationnel et ouvert au public.

Une ressource intermédiaire de 14 unités est en construction sur le site par un promoteur privé en lien avec le CIUSS. Les premiers résidents sont attendus au printemps. Le développement domiciliaire pourrait aussi abriter un immeuble dédié aux aînés autonomes. « Je veux que ce soit multigénérationnel, […] avoir plusieurs gens d’une même famille au quotidien. […] Actuellement, nous sommes en démarches pour avoir une résidence de personnes âgées », indique M. Dufour, qui poursuit également des discussions pour offrir des habitations accessibles pour des personnes à plus faible revenu.

Rappelons que le promoteur veut faire du Domaine Luxuor un modèle mondial en écologie et développement durable. Il s’agira donc d’un quartier permettant notamment des économies d’énergie, une réduction de la consommation en eau et une diminution des déchets envoyés au dépotoir. Pour la réalisation des bâtiments, Gilles Dufour s’est associé avec l’entreprise AR Construction, qui possède une expertise dans le domaine LEED.

Le projet prévoit sept phases, dont trois ont actuellement été acceptées par la Ville. À terme, ce seraient 4 100 personnes de toutes les générations qui habiteraient l’écoquartier, où l’on trouverait également une école, une garderie, des résidences de personnes âgées et des petits commerces de proximité.

Poste d’énergies verte

Gilles Dufour a obtenu de la Ville de Saguenay l’autorisation de zonage pour implanter une station d’essence à l’entrée du Domaine Luxuor. Il vise évidemment à offrir des énergies vertes à cet endroit et vient d’entamer des démarches afin de trouver des entreprises pour s’y installer. « On voudrait avoir une station de charge électrique, une station d’hydrogène de Toyota Canada, à qui on a fait une demande, et du gaz naturel liquide-renouvelable, un peu comme du propane renouvelable », précise-t-il.

Le promoteur a également entrepris des démarches auprès de fournisseurs afin d’obtenir une borne de recharge électrique à l’entrée du développement domiciliaire. Dans ce domaine, mentionnons que Tesla a confirmé, sur son site Web, son intention d’installer un Superchargeur à Saguenay en 2018, mais il a été impossible pour l’instant d’obtenir les détails sur l’emplacement exact. Un autre est aussi prévu par l’entreprise à L’Étape.

Poussant le concept encore plus loin, il s’intéresse à l’installation « d’un concept de maison et véhicule à énergie renouvelable dans son quartier, soit une habitation LEED avec un panneau solaire mural extérieur » pour alimenter une borne de recharge à 10 kW pour voiture électrique ainsi qu’un capteur chauffe-air solaire permettant de chauffer en partie l’habitation du lever au coucher du soleil. Il recherche d’ailleurs des citoyens intéressés à se procurer ce concept de maison.

Partenariats

Gilles Dufour vient de conclure un partenariat avec la coopérative Leblanchignon, spécialisée dans la culture de champignons urbaines et artisanales. Le Luxuor a alloué 25 000 pieds carrés à l’organisation afin qu’elle puisse y implanter sa champignonnière. En contrepartie, les responsables de Leblanchignon offriront du coaching aux habitants sur le jardinage communautaire sans pesticide.

M. Dufour a également collaboré avec des étudiants de l’UQAC pour un projet d’études à l’hiver 2017 afin de créer un calculateur de la réduction des gaz à effet de serre (GES) possible en résidant dans l’écoquartier plutôt que dans d’autres endroits à Saguenay. Du côté de l’université, le promoteur aimerait aussi conclure une entente avec le Laboratoire d’expertise et de recherche en plein air pour analyser l’impact positif des saines habitudes de vie au Luxuor.

Phase deux en préparation

Pour 2018, Gilles Dufour attend des nouvelles pour des demandes de subventions afin de réaliser des projets en lien avec les saines habitudes de vie par le biais d’un organisme sans but lucratif dédié au quartier. Les montants reçus permettraient notamment d’obtenir de l’équipement pour assurer l’entretien des sentiers ainsi que d’offrir des formations sur la forêt nourricière et le jardinage communautaire aux habitants.

Si des terrains sont encore disponibles dans la première phase, M. Dufour commence déjà à planifier les prochaines étapes de son projet. « En 2018, je prépare la phase 2. Je ne sais pas si nous allons la construire en 2018, mais c’est sûr qu’elle sera réalisée en 2019 », conclut-il.

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