Auteur

Karine Boivin Forcier

N.D.L.R. Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : Aluminium, perspectives d'avenir publié dans notre édition du mois d'octobre.

SAGUENAY – Le projet de Zone d’innovation en aluminium (ZIAL) est « dans les derniers miles », selon son ambassadrice, Éloïse Harvey. Celle-ci affirme qu’il serait « réaliste de penser à une annonce en 2024 ».

Également chef de la direction d’EPIQ Machinerie, Mme Harvey a été nommée ambassadrice au printemps dernier afin de fédérer les acteurs du secteur primaire et les équipementiers autour du projet de ZIAL. « Il y a beaucoup de travail qui a été fait pour aligner et mobiliser l’industrie et les organisations, mais nous souhaitions confirmer des soutiens plus concrets », précise-t-elle.

La ZIAL est actuellement en processus d’analyse et d’accompagnement auprès du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE). « Le gouvernement accompagne les différentes zones d’innovation potentielles pour améliorer leur dossier pour en arriver éventuellement à une désignation. C’est là où nous sommes rendus en ce moment. Le projet s’est beaucoup raffiné », affirme Éloïse Harvey.

En mouvement

La ZIAL regroupe en ce moment une cinquantaine d’entreprises et d’organisations de l’écosystème aluminium, que ce soient des producteurs, des équipementiers, des transformateurs, des organismes de soutien, des établissements d’enseignement et des centres de recherche. Un organisme à but non lucratif a été créé afin de poursuivre le développement du projet. Le recrutement d’une direction générale est en cours.

L’objectif des responsables est de se positionner pour être prêts lorsque la désignation viendra. « Nous voulons nous assurer d’être déjà en mouvement. L’idée, c’est de travailler dès maintenant avec les membres fondateurs pour garantir que les grands joueurs soient représentés sur la structure de gouvernance et que nous prenons l’ensemble des préoccupations du milieu en considération. Avec une personne dédiée, nous allons pouvoir raffiner notre plan de match », explique l’ambassadrice.

Quant à savoir si la désignation de la zone devra être rattachée à une annonce d’investissements privés majeurs, Éloïse Harvey ne croit pas que ce soit nécessaire. « Certaines zones ont dévoilé des investissements, d’autres non. Si nous avons un dossier assez fort, une programmation scientifique solide et les acteurs du milieu fédérés, nous sommes bien placés pour obtenir la zone d’innovation. Je pense que le gouvernement veut voir arriver la ZIAL », fait-elle valoir. Elle ajoute qu’une fois la désignation reçue, la zone devient encore plus attractive pour aller chercher de nouveaux projets.

Des enjeux plus larges

Les membres fondateurs de la ZIAL ont choisi de cibler, pour le projet, des enjeux plus larges du secteur de l’aluminium afin de fédérer l’ensemble des acteurs. « Nous voulons essayer de régler de grands problèmes de notre industrie. On peut penser à la décarbonation, au recyclage post-consommation, à la valorisation des résidus industriels ainsi qu’à l’automatisation et à la numérisation des procédés. Ce sont des éléments qui amènent l’industrie québécoise au complet à s’élever », souligne Mme Harvey.

Pour ce faire, la ZIAL compterait sur plusieurs infrastructures. Celles-ci incluraient des installations de recherche appliquée et industrielle, un banc d’essai et de développement expérimental, une vitrine technologique et précommercialisation, un incubateur et la conception de produits à valeur ajoutée.

Éloïse Harvey rappelle également que la ZIAL, même si elle est basée en région, se veut une zone d’innovation provinciale. « Oui, les infrastructures seront au Saguenay, mais c’est une force fédératrice de toute l’industrie québécoise. Ce n’est pas seulement une désignation Saguenay ou Rio Tinto. Nous travaillons avec les entreprises de partout au Québec, dont les grandes alumineries comme Alouette et Alcoa pour nous assurer de leur engagement envers la zone », conclut-elle.

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