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Karine Boivin Forcier

Hébertville – Quelque 12 producteurs de chanvre biologique de la région se sont associés dans une coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) pour réaliser l’acquisition de quatre silos à grain de grade alimentaire. Il s’agit d’un investissement de 200 000 $.

Les nouveaux silos ont été installés sur le site de la Ferme Tournevent, qui possède des installations dédiées au nettoyage des grains. Ils permettront aux membres de la CUMA Boréale, dont la Ferme Tournevent, la Ferme Taillon, une division de la Ferme Olofée et le Moulin A. Coutu, de faciliter la commercialisation de leurs grains de chanvre. « Dans le processus, les grains de chanvre sont envoyés à un centre de traitement comme le nôtre pour être nettoyés, c’est ce qu’on appelle le criblage. Mais entre le moment où ils sont criblés et l’envoi à l’acheteur, il peut s’écouler plusieurs semaines. Ces nouveaux silos nous permettront de mettre les grains en attente pour la livraison finale », indique le copropriétaire de la Ferme Tournevent, Guillaume Dallaire.

Chaque silo contient l’équivalent du volume que les producteurs peuvent envoyer pour un lot. Le fait d’en avoir quatre permettra à la Ferme Tournevent, l’une de trois dans la région qui possède des installations pour effectuer le criblage des grains et qui effectue cette opération pour plusieurs producteurs, de traiter trois à quatre lots à la suite. Regrouper ces opérations lui permettra de gagner en efficacité. Par ailleurs, le fait de s’associer à plusieurs pour l’acquisition des équipements, plutôt que de le faire chacun de façon séparée, permet de mieux absorber les coûts et d’optimiser les opérations. « Avec le volume qu’on a ensemble, ça devient plus facile d’absorber les coûts de cet investissement », mentionne le copropriétaire.

Éliminer les risques de contamination

Cette infrastructure assure également que les grains criblés (qui sont purs à 99,9 % et destinés à la consommation humaine), ne risquent pas d’être contaminés, notamment par des agents pathogènes ou des bactéries, en attendant leur livraison. « Ce sont des silos à parois lisses. Ils sont faits pour être autonettoyants, les oiseaux ne peuvent pas entrer, l’eau non plus. Ils sont vraiment faits pour stocker des grains destinés à la consommation humaine. […] Les grains de chanvre se mangent crus ou décortiqués, alors c’est très important », explique M. Dallaire.

Culture de niche et rentable

Guillaume Dallaire rappelle que le chanvre, qui se plaît beaucoup dans nos latitudes, représente une culture de niche. Il précise qu’il y a quelques centaines d’hectares de cette culture dans la région, mais que le chanvre vaut environ 3 000 $ la tonne actuellement, ce qui en fait une culture rentable. « Ces cultures de niches sont habituellement plus payantes que celles qu’on appelle les commodités, comme le maïs et le soya », souligne-t-il.

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