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Communiqué de Presse

MONTRÉAL, le 16 mars 2018 /CNW Telbec/ - Les ministres Dominique Anglade et Christine St-Pierre ont convié des représentants des secteurs de l'aluminium et de l'acier aujourd'hui à une séance de travail, donnant suite à l'intention du gouvernement du Québec de déployer tous les efforts nécessaires afin d'obtenir une exemption complète et permanente au regard des mesures protectionnistes des États-Unis. À l'issu de cette rencontre, les partenaires ont convenu de travailler de concert afin de défendre les intérêts des travailleurs et des entreprises des secteurs de l'acier et de l'aluminium.

La vice-première ministre, ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique et la ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la région des Laurentides ont aussi annoncé que le mandat de Raymond Chrétien, O.C., conseiller stratégique au cabinet d'avocats Fasken, s'étendait également au dossier de l'acier et de l'aluminium.

« Le Québec bénéficie d'une exclusion temporaire de l'imposition de tarifs de 10 % sur l'aluminium et de 25 % sur l'acier exportés aux États-Unis. Toutefois, ce n'est pas suffisant. Nous ne ménagerons aucun effort jusqu'à ce que cette exemption soit complète et permanente. Nous travaillons donc de concert avec les représentants des secteurs québécois de l'aluminium et de l'acier, les différents ministères concernés et le gouvernement canadien afin de démontrer que de tels tarifs nuiraient à l'économie des deux côtés de la frontière. M. Chrétien a accepté de conseiller le gouvernement et de nous prêter main forte dans ce dossier, et je l'en remercie », a déclaré Dominique Anglade, vice-première ministre, ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation et ministre responsable de la Stratégie numérique.

M. Chrétien travaillera en étroite collaboration avec l'industrie et le gouvernement du Québec pour mettre en œuvre une stratégie en territoire américain afin de s'adresser aux grands consommateurs d'acier et d'aluminium québécois et de rassurer les élus américains sur la capacité du Québec d'approvisionner de façon adéquate et sécuritaire l'industrie américaine.

L'objectif est non seulement d'obtenir une exemption permanente et complète par rapport aux tarifs imposés sur les exportations de produits de l'acier et de l'aluminium, mais également de démontrer les effets néfastes potentiels de ces tarifs de part et d'autre de la frontière, et ce, malgré l'exemption temporaire. Rappelons que M. Chrétien agit déjà en tant que négociateur en chef du Québec pour le bois d'œuvre et le papier journal et d'imprimerie.

« Le Québec a une économie ouverte et axée sur les exportations. Le Québec est donc favorable à l'ouverture des marchés, laquelle stimule l'économie et crée des emplois, contrairement à l'adoption de mesures protectionnistes. Actuellement, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires et entendons maintenir nos efforts visant à expliquer que l'industrie de l'aluminium nord-américaine est fortement intégrée entre nos deux pays », a noté Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la région des Laurentides.

Des représentants d'Alcoa, d'AluQuébec, d'ArcelorMittal Produits longs, de l'Association de l'aluminium du Canada, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, de la Fédération des chambres de commerce du Québec, de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, de Rio Tinto et Rio Tinto Fer et Titane, de Sorel Forge ainsi que du syndicat Unifor ont participé à la rencontre.

« Bien que l'exclusion soit temporaire, la menace qui plane sur nos industries, elle, est permanente. Nous devons unir nos efforts afin de protéger nos entreprises ainsi que nos travailleurs. Les secteurs de l'acier et de l'aluminium emploient plus de 35 000 personnes au Québec et sont au cœur de l'économie de nombreuses communautés. Malgré l'exclusion, les répercussions de ces tarifs risquent de se faire sentir de part et d'autre de la frontière canado-américaine. La séance d'aujourd'hui nous aura permis de préciser les enjeux de même que des pistes d'intervention et de concerter nos actions », ont affirmé les partenaires des secteurs de l'acier et de l'aluminium.

Faits saillants :

  • Le 8 mars dernier, l'administration américaine a choisi d'exclure temporairement le Canada de l'imposition de tarifs de 10 % sur l'aluminium et de 25 % sur l'acier exportés aux États-Unis. Ces tarifs ont été mis en place conformément au rapport de l'article 232 concernant les répercussions des importations d'acier et d'aluminium sur la sécurité nationale des États-Unis.
  • Le président des États-Unis, Donald Trump, a indiqué que l'exclusion du Canada et du Mexique de cette imposition de tarifs était liée à la signature d'un nouvel accord de libre‑échange, qu'il qualifie de juste, entre les États-Unis et ces deux pays.
  • En avril 2017, l'administration américaine ordonnait au Département du commerce des États-Unis (DOC) de mener des enquêtes accélérées sur les répercussions des importations d'aluminium et d'acier sur la sécurité nationale. Le DOC a déposé ses rapports en janvier 2018, dans lesquels il analysait également les effets de ces importations sur les industries américaines de l'aluminium et de l'acier. Les conclusions de ces rapports ont été rendues publiques en février dernier.
  • En 2017, les exportations québécoises d'aluminium vers les États-Unis représentaient près de 7 milliards de dollars et près de 90 % de l'ensemble des exportations québécoises d'aluminium.
  • La même année, les exportations québécoises de produits sidérurgiques et de produits en acier, fabriqués à partir d'acier acheté, vers les États-Unis représentaient respectivement 787 millions de dollars et 291 millions de dollars.
  • Au Québec, la filière de l'aluminium génère près de 30 000 emplois, dont près de 7 000 au sein de l'industrie primaire.
  • Le secteur de la fabrication de produits métalliques représente pour sa part 42 000 emplois, dont 3 200 répartis dans les secteurs de la sidérurgie et de la fabrication de produits en acier à partir d'acier acheté.
  • Le 18 octobre 2016, le gouvernement du Québec a désigné Raymond Chrétien pour représenter le Québec dans le cadre des négociations entre le Canada et les États-Unis concernant le commerce du bois d'œuvre résineux. Son mandat s'est ensuite élargi pour inclure le litige sur le papier journal et d'imprimerie.

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