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Communiqué de Presse

LÉVIS, QC, le 10 août 2018 /CNW/ - Services publics et Approvisionnement Canada, au nom de la Garde côtière canadienne, a attribué un contrat de 610 millions de dollars à Chantier Davie, de Lévis (Québec), pour l'acquisition de trois brise-glaces et les travaux à effectuer sur le premier navire afin de le préparer à servir pour la Garde côtière canadienne. L'achat de ces trois brise-glaces commerciaux de taille moyenne assurera la continuité du service fourni aux clients de la Garde côtière et le déplacement sécuritaire des navires dans les eaux canadiennes.

Ce contrat permettra de maintenir jusqu'à 200 emplois bien rémunérés pour la classe moyenne à Chantier Davie. « Ce contrat souligne notre engagement à Chantier Davie et à ses travailleurs. Les travailleurs de la Davie ont fait un travail remarquable avec l'Astérix et le gouvernement du Canada est fier de travailler avec la Davie sur ce nouveau contrat qui permettra de maintenir jusqu'à 200 emplois bien rémunérés pour la classe moyenne au cours des 24 prochains mois. C'est une grande nouvelle pour la région de Québec », a déclaré Jean-Yves Duclos, Ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social.

Le premier navire devrait entrer en service d'ici la prochaine saison de déglaçage, qui débutera en décembre 2018. Les deuxième et troisième navires seront convertis, remis à neuf et pourront appuyer les programmes de la Garde côtière d'ici l'été 2019 et l'hiver 2019 à2020, respectivement. « L'acquisition de ces brise-glaces témoigne de l'engagement du gouvernement visant à maintenir nos voies navigables ouvertes au commerce toute l'année et à soutenir nos collectivités côtières. Il s'agit d'un grand jour pour la Garde côtière et pour les Canadiens qu'elle dessert », a mentionné Jonathan Wilkinson, Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.

Ce contrat fait suite à un préavis d'adjudication de contrat qui a été publié le 22 juin 2018, un processus équitable, ouvert et transparent et au terme d'une consultation approfondie avec l'industrie. Une fois que le gouvernement du Canada aura examiné les navires et déterminé les travaux à effectuer pour leur mise en service, il sera en mesure de savoir s'il y aura des coûts supplémentaires.

La FCCQ aurait voulu plus

L'annonce de l'achat de trois brise-glaces du chantier maritime Davie de Lévis sécurise un certain nombre d'emplois au chantier, mais il aurait été préférable que le contrat octroyé reflète le nombre d'emplois initialement estimés, soutient la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). La FCCQ rappelle qu'au départ, l'appel de propositions visait la conversion de quatre brise-glaces commerciaux, afin de confirmer 800 emplois.

« Nous croyons que le gouvernement fédéral peut faire davantage et, comme organisation, nous nous attendions à plus, compte tenu de l'importance de l'industrie pour l'économie québécoise et des sommes à investir », souligne Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ.

La FCCQ rappelle que d'ici 2030, le Canada devra développer et maintenir des actifs pour sa flotte navale, au coût de près de 12 milliards de dollars. Selon une étude de l'Institut de la statistique du Québec, l'industrie de la construction navale québécoise crée plus de 1 400 emplois directs partout au Québec, soit 12 % des emplois maritimes, et verse plus de 71 millions de dollars en salaire. Ceci, sans parler des emplois chez les fournisseurs des sept chantiers maritimes québécois, qui créent eux aussi des emplois de qualité partout au Québec.

« Malgré le nombre moins élevé d'emplois liés à ce contrat, il est rassurant de savoir que les travailleurs spécialisés, avec leur expertise particulière et pour plusieurs, leurs nombreuses années d'expérience sur des projets maritimes, pourront poursuivre leur carrière ici », observe Stéphane Forget. « Cela étant dit, le Québec doit obtenir sa juste part de contrats maritimes de la Stratégie nationale de construction navale pour faire cesser l'incertitude qui plane régulièrement sur cette industrie. »

La FCCQ défend par ailleurs ardemment la cause du transport régional et du commerce international et, à ce titre, l'annonce de l'achat des brise-glaces, dont un qui sera en fonction dès cet hiver, constitue une bonne nouvelle de ce point de vue.

« La vétusté de nos brise-glaces, victimes de leur âge, affecte l'efficacité de nos corridors maritimes depuis plusieurs années, menaçant l'efficacité de nos échanges commerciaux, du transport de personnes et l'approvisionnement en matières premières des entreprises, en temps hivernal », conclut Stéphane Forget.

Soulagement et regret au CPQ

Le CPQ (Conseil du patronat du Québec) est soulagé de voir les discussions entre le Chantier Davie et le gouvernement fédéral progresser dans une bonne direction, mais regrette que le carnet de commandes sur la table n'ait pas l'ambition initiale.

« Cette annonce, comprenant des investissements de plusieurs millions de dollars, apporte un répit pour les travailleurs de cette région qui ont connu leur lot de mauvaises nouvelles au cours des derniers temps », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ. « Bien que des entreprises québécoises composant la chaine d'approvisionnement qui gravite autour du chantier maritime ainsi qu'une partie des travailleurs récemment mis à pied pourront profiter concrètement des retombées de cette entente, il reste encore beaucoup à faire pour redonner à Davie son envergure.»

Effectivement, ce contrat de 610 millions de dollars permettra de maintenir plusieurs emplois dans la région, mais il est loin de combler le trou laissé par l'ensemble des mises à pied totalisant 1100 emplois perdus. Selon le CPQ, il est nécessaire de poursuivre les efforts afin de retenir une expertise unique et fondamentale pour l'avenir de l'industrie maritime au Québec.

Les faits en bref

  • Les contrats que le gouvernement du Canada a attribués jusqu'à présent à l'échelle du pays, dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale, et dont ce contrat fait partie, totalisent plus de de 8,1 milliards de dollars.
  • Ce contrat double la valeur totale des contrats de construction navale effectués au Québec.
  • Environ 17 % de cette valeur (ou plus de 1,3 milliard de dollars) correspond aux contrats attribués à des entreprises du Québec, entre autres des petites et moyennes entreprises qui comptent moins de 250 employés à temps plein.
  • Ce contrat fera en sorte que les voies de navigation du fleuve Saint-Laurent demeurent ouvertes en hiver.
  • Les brise-glaces sont essentiels aux services de la Garde côtière canadienne, à la sécurité des navigateurs, à la protection des zones côtières, au réapprovisionnement des collectivités du Nord et à la circulation commerciale ordonnée dans les eaux canadiennes. Ce commerce contribue plus de 200 milliards de dollars à l'économie canadienne.
  • Ces navires compléteront la flotte actuelle de la Garde côtière, pendant qu'elle fait l'objet de travaux de radoub et de réparation. Ils effectueront des missions essentielles, comme des tâches de déglaçage pour le programme d'hiver dans le Sud et seront déployés au besoin à l'appui des programmes d'été dans l'Arctique. Ils seront affectés aux tâches de déglaçage critiques dans les eaux du sud durant l'hiver, et ils seront déployés dans les eaux de l'Arctique durant l'été, au besoin.

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