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Communiqué de Presse

OTTAWA - Nombre de villes du Québec verront leur croissance économique ralentir à environ 2 % ou moins en 2018, selon le rapport Notes de conjoncture métropolitaines : Hiver 2018 du Conference Board du Canada.

« La conjoncture était solide dans la plupart des villes du Québec l'an dernier. Beaucoup d'entre elles n'avaient pas enregistré un taux de croissance aussi élevé depuis nombre d'années, explique Alan Arcand, directeur associé du Centre des études municipales du Conference Board du Canada. Or, ces taux devraient fléchir cette année, car la flambée des dépenses de consommation et les fortes progressions de l'emploi sont appelées à diminuer progressivement. Le ralentissement de la croissance arrive aussi à un moment où les risques extérieurs se multiplient, en particulier, ceux suscités par la politique commerciale et fiscale des États-Unis. »

Faits saillants

  • En 2018, les villes du Québec enregistreront une croissance économique oscillant entre 1,6 % et 2,3 %.
  • Grâce à une croissance du PIB réel de 2,3 %, la Ville de Québec devrait se classer parmi les dix premières des 29 régions métropolitaines canadiennes analysées dans cette édition de Notes de conjoncture métropolitaines.
  • Vancouver devrait enregistrer le plus fort taux de croissance parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada, même si on prévoit que son PIB réel n'augmentera que de 2,7 % cette année.

Québec
L'économie de la Ville de Québec, qui se situe parmi les dix économies les plus performantes, devrait progresser de 2,3 % en 2018. Ces perspectives positives s'expliquent par un ensemble de facteurs. Tout d'abord, les industries productrices de services de Québec devraient créer quelque 8 000 emplois cette année, dont la moitié environ est destinée au secteur de la finance, des assurances et de l'immobilier. De leur côté, les industries productrices de biens devraient afficher une croissance de 2,1 %, propulsées par un secteur manufacturier aux perspectives favorables. Entretemps, la confiance des consommateurs et des entreprises est en hausse dans l'ensemble de la province, ce qui se reflétera dans les habitudes de dépenses et d'investissement dans l'ensemble des secteurs d'activité de Québec.

D'autres secteurs reluisants sont les services professionnels, scientifiques et techniques, le commerce de détail, les services d'hébergement et de restauration, ainsi que les arts, spectacles et loisirs. En plus d'une demande intérieure vigoureuse, des perspectives positives dans le secteur touristique soutiendront aussi la croissance dans beaucoup de ces industries.

L'emploi devrait progresser en moyenne de 1,9 % par année en 2018-2019, une performance solide, à la suite d'une stagnation de la croissance au cours des deux années précédentes. Québec a l'un des taux de chômage les plus faibles parmi les régions métropolitaines figurant dans ce rapport (seul celui de Victoria est inférieur). Cela ne changera pas à court terme, même si on s'attend à ce qu'il augmente de 4,2 % l'an dernier à 4,4 % cette année.

Montréal
Après avoir connu un taux de croissance économique impressionnant de 3,5 % l'an dernier, Montréal connaîtra un taux de 2,1 % cette année. L'amélioration de la conjoncture l'an dernier a été alimentée en partie par une reprise de l'activité manufacturière et une accélération de la croissance dans la construction. Or, ces deux secteurs progresseront moins rapidement cette année. Après une année remarquable en 2017, le nombre de mises en chantier de logements restera appréciable, soit d'environ 19 000 unités. Par contre, l'achèvement de grands projets non résidentiels dans la région métropolitaine, dont les travaux de 4,2 G$ du pont Champlain, contrebalancera partiellement les perspectives dans le secteur de la construction. Malgré la menace imminente de mesures protectionnistes accrues aux États-Unis, premier marché des exportations manufacturières de la région, le secteur manufacturier montréalais devrait enregistrer une croissance de 1,9 % cette année.

La croissance économique robuste de l'an dernier tenait aussi à la consommation. En effet, le commerce de détail a connu une croissance de 5,6 %. Cependant, l'affaiblissement du marché du travail et des taux d'intérêt à la hausse devraient limiter sa croissance à 2,6 % cette année, ce qui reste respectable.

Sur cette toile de fond, l'emploi devrait progresser de 0,8 % par année au cours de la période 2018-2019, contre une moyenne annuelle de 2,5 % les deux années précédentes. Malgré cela, le taux de chômage continuera de baisser, car la population active augmentera encore plus lentement.

Sherbrooke
Après avoir affiché un taux de croissance de 2,9 % l'an dernier, l'économie de Sherbrooke devrait encore progresser cette année, cette fois-ci de 2,2 %. La croissance sera générale, la plupart des secteurs contribuant aux perspectives positives. En fait, une légère augmentation du nombre de mises en chantier de logements, des gains importants du côté de l'emploi, une solide activité touristique et une croissance démographique respectable stimuleront plusieurs secteurs, dont le commerce de gros et le commerce de détail, les services professionnels, scientifiques et techniques, les arts, spectacles et loisirs ainsi que les services d'hébergement et de restauration. Bien que l'on s'attende à une croissance positive dans les secteurs manufacturier et de la construction en 2018, celle-ci sera nettement inférieure à celle de l'an dernier. Entretemps, le taux de chômage restera inchangé cette année avant de tomber à son plus bas niveau de 5,4 % en 2019.

Saguenay
L'économie de Saguenay a connu des hauts et des bas importants au cours des dernières années, mais les choses ont semblé avoir pris une tournure favorable l'an dernier, les services restant solides et les biens affichant une croissance pour la première fois depuis 2012. Le secteur des biens devrait poursuivre son redressement cette année, ce qui fera contrepoids en partie aux gains moindres du côté des services. Globalement, la croissance économique devrait retomber à 1,6 % en 2018, ce qui reste toutefois nettement supérieur aux faibles taux enregistrés au cours de la période de 2013 à 2016. Les gains ont été très importants au chapitre de l'emploi l'an dernier, mais cela ne devrait pas se reproduire cette année. En fait, l'emploi devrait reculer de 1,5 % en 2018. Conjuguée à des taux d'intérêt à la hausse, cette situation contribuera à un fléchissement de la croissance dans le commerce de gros et le commerce de détail.

Trois-Rivières
Après avoir connu une forte performance l'an dernier, la croissance économique de Trois-Rivières devrait ralentir à 1,9 % cette année. Derrière ces perspectives se trouve un ensemble de facteurs macroéconomiques et locaux, tels que de nouveaux retards au niveau du projet de complexe industriel de Quest Rare Minerals, la hausse des taux d'intérêt qui se répercute sur les industries du logement et de la consommation et l'incertitude qui entoure les négociations de l'ALÉNA. En même temps, la croissance de l'emploi ralentira aussi à court terme, puisqu'on s'attend à la création moyenne de 735 emplois nets par année cette année et l'an prochain, contre 1 100 en moyenne les deux années précédentes. En 2018, une croissance plus rapide de la population active fera grimper le taux de chômage à 6,2 %, soit légèrement au-dessus de la moyenne provinciale.

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