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Communiqué de Presse

TORONTO, le 9 mars 2018 /CNW/ - Personne ne sait comment aboutira la renégociation de l'ALENA, mais plutôt que d'essayer d'anticiper tous les résultats des pourparlers, les entreprises devraient se préparer en fonction d'un certain nombre de risques probables, peu importe l'issue des pourparlers. C'est ce qu'on peut lire dans un nouveau rapport de KPMG International et du Eurasia Group.

« Ne soyez pas obsédé par les "cygnes noirs", recommande Russ Crawford, leader national, ALENA chez KPMG au Canada. Par définition, ils sont imprévisibles et rares. La semaine dernière, le président des États-Unis, Donald Trump, annonçait l'imposition de tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium. Ce n'est qu'un exemple des tensions dans le système de commerce international à l'heure actuelle. Misez sur une planification de scénarios fondée plutôt que sur une analyse prospective. Dans ce monde sens dessus dessous, il vaut nettement mieux concentrer son temps et son énergie sur les "inconnues connues" que tenter de définir un ensemble complet de risques potentiels. »

M. Crawford suggère aux entreprises canadiennes de mettre leur plan d'affaires triennal à l'épreuve en envisageant la probabilité de risques commerciaux majeurs, peu importe les résultats des pourparlers. On pourrait mesurer l'impact de différents éléments, par exemple :

  • Un dédoublement des dépenses d'exploitation liées au commerce transfrontalier (couvertures financières, honoraires professionnels, conformité réglementaire, frais de déplacement, etc.).
  • Une panne de 72 heures des systèmes d'information centraux (site Web, portails en ligne, services de messagerie chiffrés, etc.). Si un important fournisseur d'infonuagique était décimé par une attaque, les dommages se chiffreraient entre 50 et 120 milliards de dollars américains.
  • Aucun déplacement transfrontalier pendant une semaine (aucun voyage en avion, en train ou en voiture au-delà des frontières internationales).
  • Un doublement du temps (ou des frais) de transport des marchandises (transport maritime, aérien, routier et ferroviaire).

« Les parties ont entamé la septième ronde de pourparlers, ajoute-t-il, mais il reste des points controversés et les progrès sont plutôt lents. Les négociateurs se sont entendus pour clore le chapitre sur la corruption ainsi que certaines annexes sectorielles. Il s'agit du premier dossier à être bouclé depuis la quatrième ronde tenue en octobre. En outre, il semble que les dossiers sur le commerce électronique, les télécommunications, le plan de salubrité des aliments et la santé animale pourraient être finalisés au cours des pourparlers qui ont lieu à Mexico. »

« Le fait que les négociateurs ont accepté de poursuivre leurs pourparlers est signe que toutes les parties souhaitent en arriver à une entente, et que pour l'instant les États-Unis ne prévoient pas de se retirer de la table. Cependant, étant donné que le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, demeure critique à l'égard de diverses propositions, notamment le mécanisme exécutoire de règlement des différends et la contre-offre du Canada à la proposition américaine sur les règles d'origine des pièces automobiles, il sera difficile de faire avancer ces dossiers.

Dans le dernier numéro de NAFTA Insights, Eurasia Group affirme que nous traversons une période de « récession géopolitique » marquée par un vide croissant du pouvoir en raison de tendances émergentes qui rejettent la mondialisation. Les pays se replient de plus en plus sur eux-mêmes, et les règles d'engagement s'en voient profondément transformées.

Les auteurs du rapport s'attendent à d'autres drames politiques en 2018 - guerres commerciales, conflicts mondiaux, élections contestées et cybercriminalité susciteront une inquiétude grandissante. Ils y notent que 93 % des répondants au dernier sondage annuel du Forum économique mondial sur les principaux risques mondiaux prédisent des affrontements plus graves entre les grandes puissances cette année.

« Le fait est que les négociations de l'ALENA ne peuvent pas être prises en compte de façon isolée, selon les gens du Eurasia Group. Il y a de vastes tendances et mouvements qui pourraient influencer l'accord final. »

POUR EN SAVOIR PLUS: Site Web de KPMG

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